Saint Augustin et Alypius reçoivent la visite de Ponticianus

par virginielebrun

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Tempera sur bois de Nicolò di Pietro vers 1413.

 

L’histoire

Il retrace un épisode de la vie de Saint Augustin. Cette scène est rarement représentée en peinture et précède la conversion au christianisme de Saint Augustin. En effet, Ponticianus leur parle d’Antoine. Et voilà sa réaction:

Nous étions dans la stupeur de l’admiration au récit de ces irréfragables merveilles de si récente mémoire, presque contemporaines, opérées dans la vraie foi, dans l’Eglise catholique.

Un élément de retable

En 1997, des historiens de l’art ont découvert que ce panneau faisait partie d’un polyptique qui ornait à l’origine le maître-autel de l’église Sant’ Agostino de Pesaro.

Technique, composition et influences

L’origine vénitienne du peintre lui apporte l’héritage de l’Orient byzantin et celui de l’Occident. En effet, il l’ a fait a tempera (peinture à l’œuf) et l’auréole du saint et les poignets des deux compagnons sont dorés.

Des couleurs choisies

Dans le goût du gothique international, il utilise le rouge, le bleu, le vert, le jaune avec des symboles éventuels que les couleurs représentent: le vert pour l’espérance, le bleu pour l’humain et le rouge pour le divin.

L’espace et la composition

Saint Augustin domine la scène. Les corps semblent dans un espace étroit. Les trois protagonistes , placés autour d’une table dont la surface est rabattue vers l’avant , forment un triangle dans la profondeur et un cercle à la surface du plan.

L’interprétation du thème

Les costumes sont de l’époque du peintre et non celle de Saint Augustin (IVe s.) avec un décalage de style entre les robes simples, presque intemporelles et les coiffures à la mode du début du XVe s.

Le jeu d’échecs

Le texte ne précise pas de quel jeu il s’agit et qu’ils sont en train de jouer. L’échiquier pourrait ici faire allusion à la vie « païenne » que quitte Augustin au moment de sa conversion, ou encore le manichéisme dont il s’était fait l’apôtre avec le royaume des ténèbres et le royaume des ténèbres. Le saint, ici, joue les pions blancs.

Vous pouvez trouver cette œuvre au Musée des Beaux-Arts de Lyon