Virginia L.

Poésie. Dessin.

Mois : février, 2014

Etrange banalité

Une petite

Banalité

Sans rien

Sans pépite

Sans grande

Réalité

Un bien

Voilà

C’est ça

Un petit

Juste un

Tout petit

Le mien

Bref, une vie

Ma vie

Obscur

Un cataclysme

Un ciel, une rupture

Cette déchirure obscure

Ce ressenti

Pour

Un

Ressentiment

Abraham Lincoln

Abraham Lincoln

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Le 16ème président des Etats-Unis (de 1861 à 1865) est connu pour son combat contre l’ esclavage qui engendra la guerre civile. Elle aboutit le premier janvier 1863 à la Proclamation d’émancipation. Il meurt le 14 avril 1865 assassiné au Ford’s Theatre par l’acteur John Wilkes Booth.

On sait moins qu’il est né de parents fermiers dans le Comté de Hardin le 12 février 1809. Il dut quitter l’école tôt mais ambitieux, il fit de grands efforts pour atteindre la connaissance en travaillant dans une ferme ou dans un magasin à New Salem dans l’Illinois. Il fut capitaine durant la guerre de Black Hawk. Il passa huit ans dans la législature de l’Illinois et parcourut les cours de justice pendant de nombreuses années.

En 1858, Lincoln se présenta contre Stephen A. Douglas pour les sénatoriales. Il a perdu mais il se fit une réputation lors des débats qui lui a valu de la part des Républicains de les représenter pour les présidentielles. En 1864, il est réélu et il hâta la fin de la guerre civile.

Voilà ce qu’ a dit en 1860 cet home sensé qui « s’est fait » tout seul:

         Vous ne pouvez pas créer la  prospérité en décourageant l’épargne Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort. Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l’employeur. Vous ne pouvez pas encourager la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes. Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche. Vous ne pouvez  pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous gagnez. Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l’initiative et l’indépendance. Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant à leur place ce qu’ils devraient faire eux-mêmes.

Qu’en pensez-vous?

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Le monde de Rutebeuf

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  • C’est avant tout un monde en crise. La seconde moitié du XIIIe siècle est une période de conflits et de crises. Les rois et les clercs ont le dessus sur l’Eglise romaine. Les élections des papes sont souvent longues. Quant à Louis IX, il est prêt à servir le Christ mais pas l’évêque de Rome.
  • L’Eglise est accusée de ne servir que ses propres intérêts. En outre, les Inquisiteurs sont autorisés à utiliser la torture.
  • En Flandre, on connaît les premières grèves de l’histoire.
  • On assiste à une profonde transformation, on achève les grands travaux à la Sainte Chapelle en 1248 puis il y a Notre-Dame de Paris, les cathédrales d’Amiens, de Reims. Un troisième âge de l’humanité en quelque sorte.

sans-titre (54)Notre-Dame de Paris

Au niveau culturel?

  • On voit l’essor des Universités: une vie intellectuelle intensive avec l’âge d’or de la scolastique. Les ordres mendiants franciscain et dominicain se développent. Saint François en est le précurseur:

220px-San_FrancescoSaint François d’Assise par Cimabue

  •  Le franciscain Gérard de Borgo San Donnino commentait l’œuvre de Joachim.  Guillaume de Saint-Amour attaque les moines mendiants et leur pape protecteur. Il fut condamné. Les ordres mendiants prêchent, administrent les sacrements et vont dans les facultés de théologie, ouvrent des écoles pour leurs religieux, se heurtent aux maîtres séculiers d’autant plus violents que les frères mendiants ne s’associent pas aux grèves et dispensent gratuitement leur enseignement. En outre, leur mendicité choque. On les accusait avec Rutebeuf d’être des hypocrites.
  • Le livre qui se généralise grâce à son changement de format et à la minuscule gothique, à la plume d’oie, aux cours des professeurs et à la multiplication des abréviations est un instrument de travail.
  • On connaît Averroès, Aristote. Deux tendances s’affrontent: celle des grands docteurs, Albert le Grand et Thomas d’Aquin, qui veulent concilier Aristote et l’Ecriture, la foi, qui seule donne une certitude, et celle des averroïstes, Boèce de Dacie et Siger de Brabant, qui acceptent la contradiction et veulent suivre et Aristote et l’Ecriture.

sans-titre (56)Saint Thomas d’Aquin

  • Après 1250, l’ennemi n’est-il plus le Cathare mais le Philosophe. Le Pape se mobilise contre les idées de d’Averroès et d’Aristote.
  • Le déclin de la Papauté et les incertitudes de la foi entraînent la fin de l’esprit de croisade.

Et la politique?

  • L’Europe est menacée par l’Asie, par les troupes mongoles qui, en 1241 et 1243 entrent en Pologne et en Hongrie. La Complainte de Constantinople de Rutebeuf évoque la menace tartare en 1260. On prend donc conscience que la chrétienté n’est qu’une partie du monde.
  • C’est alors le temps des explorateurs, des commerçants, des missionnaires. C’est le cas de Marco Polo.

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  • On a un rapport du temps passé, présent avec un rapport mystique à l’éternité. On ne croit plus à l’unité de l’histoire chrétienne  ni à sa nécessité. Elle est contingente, relative, humaine.
  • Le seconde moitié du XIIIe siècle voit l’hégémonie de la France. Philippe Auguste a vaincu l’Empereur de Prusse

sans-titre (57)Sacre de Philippe Auguste

  • . S’ajoute ensuite le prestige personnel de Saint Louis qui propose l’idéal de prudhomie. Il est sollicité pour l’arbitrage de comtés en Flandre, Hainaut et en Angleterre. En effet, Henri III a des problèmes avec des barons révoltés.

images (21)Saint Louis partant en croisade

  • Charles d’Anjou, le frère de Saint Louis, obtient le royaume de Sicile puis, dominant la ligue guelfe (pour le Pape) acquiert la Dalmatie, l’Albanie, le Péloponnèse et la couronne de Jérusalem. Son petit-fils devient en 1308 roi de Hongrie.

220PX-~1 (2) Charles d’Anjou

Et la langue française?

  • Elle tend à devenir la langue universelle même si le droit, la théologie, la rhétorique utilise toujours le latin.
  • Cependant on prêche en français, on rédige les chartes et les actes de vente en français.
  • Les étrangers utilisent le français. Elle est « la plus délitable à lire et à oïr que nule autre ». Le français se répand se répand en Angleterre sous la forme de l’Anglo-normand, langue de la justice, de l’enseignement et de l’Eglise même si Bouvines a marqué le début d’un déclin.
  • En Italie, naît le franco-italien: un mélange de français et des dialectes vénitien et lombard.
  • En Orient, près de Jérusalem, naît la lingua franca

Voilà ce qu’ a dit un Anglais en 1300 à propos de la langue française en 1300. Je ne peux m’empêcher de l’écrire:

« doulz françois était la plus bel et la plus gracious language et le plus noble parler, après latin d’escole, qui soit ou monde et de tous gens mieulx prisee et amee que nul autre; quar Dieu le fist si doulce et amiable principalment à l’oneur et loenge de luy mesme. Et pour ce il peut comparer au parler des angels du ciel, pour la grant doulceur et biaultee d’icel. »

Paris et son rayonnement:

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  • Dès le XIIe siècle, la ville est un grand centre intellectuel à l’aide de clercs urbains, de leur clarté de raisonnement avec aussi une exactitude scientifique en alliant foi et intelligence. Il y a beaucoup d’étudiants. On fonde des collèges. Robert de Sorbon fonde la Sorbonne en 1257. Il y a aussi les collèges de Raoul d’Harcourt et du cardinal Jean Lemoine. Paris se distingue des autres grandes villes comme Bologne, Salerne et Montpellier avec l’étude de la philosophie et de la théologie. Tous vont suivre sur la rive gauche de la Seine. Les professeurs doivent avoir la  licentia docenti. Ils peuvent assister aux cours d’Albert le Grand, Thomas d’Aquin, Siger de Brabant… Tous les prélats du monde entier (Hongrie, Scandinavie…) venaient s’y instruire et les Papes protégeaient l’Université de Paris. Il faut dire que certains avaient été des élèves comme Innocent III, Innocent IV, Jean XXI.

Kiss and cry

Quand le travail des mains rivalise avec la danse. 

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Voilà ce que propose Kiss and cry, le spectacle de Michèle Anne De Mey, une dame de la danse contemporaine qui transpose ici son univers délicat et onirique. Un univers magnifiquement mis en scène par Jaco Van Dormael.

Kiss-and-kry_001_oeuvreGalerie

  • Que reste-il de notre vie amoureuse? Qu’est-ce que le véritable amour? Est-ce que l’on peut aimer juste en échangeant furtivement dans un train un regard de quelques secondes? Que fait-on de nos souvenirs? Voilà ce qu’aborde le spectacle. Voilà ce que raconte ces mains. Une vie tout simplement faite de pleurs et de joie.

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Pourquoi faut-il le voir?

  • C’est un spectacle avec de petits personnages et des mains passant de petites saynètes à d’autres plans. Le tout est retransmis sur un grand écran. On peut ainsi voir les artistes et les techniciens travailler et ils sont nombreux!

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  • C’est poétique. la poésie du spectacle est due à son rythme particulier, ni trop lent ni trop rapide, juste ce qu’il faut pour entrer dans l’histoire.
  • Le texte de Thomas Gunzig qui accompagne l’histoire est simple et beau à la fois.
  • Le jeu des mains est très sensuel.
  • Le choix musicale est très adapté et nous transporte. On passe de l’opéra à la chanson Les feuilles mortes.

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  • Sur le plan technique, cela implique différents arts et un grand talent en ce qui concerne le cadrage de la caméra. On les voit sur scène s’organiser avec ingéniosité pour passer d’un plan à un autre. Du coup, nous sommes intrigués par l’écran mais aussi par ce qui se passe sur scène.

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  • Remarques: -On se rend compte que pour donner de l’intention aux mains, c’est tout le corps qui est sollicité.

-Pendant un court moment, le personnage est représenté par un Playmobil, je trouve ça un peu dommage.
Chorégraphie, NanoDanses – Michèle Anne De Mey, Grégory Grosjean / Mise en scène – Jaco Van Dormael / Manipulations, interprétation – Bruno Olivier, Gabriella Iacono, Pierrot Garnier / Idée originale – Michèle Anne De Mey, Jaco Van Dormael / Texte – Thomas Gunzig / Scénario – Thomas Gunzig, Jaco Van Dormael / Lumière – Nicolas Olivier / Images – Julien Lambert / Décor – Sylvie Olivé / Son – Boris Cekevda / Musiques – Georg Friedrich Haendel, Antonio Vivaldi, Arvo Pärt, Gottfried Michael Koenig, John Cage, Carlos Paredes, Tchaïkovski, Jacques Prévert, György Ligeti, Henryk Górecki, George Gershwin

A voir jusqu’au 6 février à Lyon au théâtre des Célestins.