Virginia L.

Poésie. Dessin.

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Fiodor Dostoïevski

Si j’aime Dostoïevski, c’est pour cette âme russe qu’il décrit si bien. Il a également des idées qu’il a eu le courage de défendre. Mais aussi pour ces passages qui sont comme des instants de grâce. C’est le cas de cet extrait au début de l’œuvre Les Démons (Les Possédés). Dans le chapitre I, (partie III), il nous raconte la relation entre Stéphane Trophinovitch et une amie Varvara Pétrovna.

Il est hors de doute que Varvara Pétrovna éprouvait souvent pour lui un véritable sentiment de haine; mais il est une chose dont Stéphane Trophinovitch ne se rendit jamais compte, c’est qu’elle avait fini par le considérer comme son fils, comme sa création, et en quelque sorte son invention personnelle; il était devenu la chair de sa chair, et si elle le gardait et l’ entretenait, ce n’était certes pas seulement parce qu’elle « enviait ses talents ». Comme elle devait se sentir offensée par de telles suppositions! Elle nourrissait pour lui un amour ardent, auquel se mêlaient dans le fond de son cœur une haine de tous les instants, de la jalousie et du mépris. Elle veillait sur chacun de ses pas, et ne cessa pendant vingt-deux ans de le soigner et de le dorloter; elle eût passé des nuits entières sans sommeil si sa réputation de savant, de poète ou de citoyen avait couru le moindre danger. Elle l’avait « inventé », et avait été la première à croire à son invention. Il était en quelque sorte son rêve le plus cher… Mais en retour, elle exigeait beaucoup de lui à vrai dire, parfois même une entière servitude. Et avec cela, elle était rancunière à l’extrême.

Gitanjali de Tagore

Bonjour à tous, j’ai découvert ce texte de Tagore que je veux partager avec vous. Il est extrait de Gitanjali:

Sur le rivage du monde infini se rassemblent les enfants . L’immensité du ciel s’immobilise au-dessus de leur tête tandis que résonne le vacarme des flots ininterrompu.

Sur le rivage du monde infini se rassemblent les enfants qui font du tapage et chantent;

Les enfants bâtissent une maison avec du sable et s’amusent avec des coquillages. Ils construisent des bateaux avec des feuilles de chêne et les lancent en souriant. Ils s’amusent sur le rivage.

Ils ne savent pas nager. Ils ne savent pas jeter un filet . Celui qui cherche une perle plonge dans l’eau pour la trouver, le commerçant court la mer sur son propre bateau. Les enfants, eux, ramassent des cailloux et les dispersent à nouveau. Ils ne cherchent aucun trésor caché. Ils ne savent pas non plus jeter un filet.

La mer clapote et l’étoile polaire brille au sourire du rivage. Les flots qui amènent la mort chantent un air insignifiant. Comme une mer qui fredonne en balançant le berceau de son bébé, la mer s’amuse avec les enfants. Et l’aurore polaire brille au sourire du rivage.

Sur le rivage du monde infini se rassemblent les enfants. Tandis qu’une tempête s’égare dans le ciel et que le bateau menacé par la mort fait naufrage, les enfants s’amusent toujours.

Qu’en pensez-vous?

Mais qui était  Tagore?

Description de cette image, également commentée ci-après

Rabindranath Thakur dit Tagore (1861-1941) eut une profonde influence sur la littérature et la musique du Bengale. Il a été couronné par le Prix Nobel de littérature en 1913 pour Gitanjali. Nombre de ses oeuvres ont été adaptés au cinéma. Son instruction à domicile ainsi que les voyages font de lui un non-conformiste et un pragmatique.  Il a soutenu comme Ghandi le mouvement pour l’Indépendance de l’Inde. Ses œuvres lui survivent, sous la forme de poésies, romans, pièces, essais et peintures ainsi que de l’institution qu’il a fondée à Shantiniketan, l’Université de Visva-Bharati.

Gitanjali (L’offrande lyrique), Gora (Visage-pâle), et Ghare-Baire (La maison et le monde) sont parmi ses œuvres les plus connues. Il a fréquemment recours au lyrisme rythmique, au langage familier, au naturalisme méditatif et modernisa l’art bengali en rejetant les restrictions qui le liaient aux formes indiennes classiques. Deux de ses chants sont devenus hymnes nationaux respectifs du Bangladesh et de l’Inde : Amar Shona Bangla et Jana Gana Mana. 

 

Amor

El sol abrazador

La felicidad y tus miradas

Que saben encantar

 

Nuestro frágil amor

Tu joventud y mis palabras

Que podemos cantar

 

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Xiaojun, l’art entre la France et la Chine

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Xiaojun Song est une illustratrice chinoise installée en France. Dans une recherche constante, elle travaille sur le vide, le plein, la transparence, le corps, la nature et touche à différentes matières.

D’où viens-tu?

De Wuhan dans la région du Hubei.

Pourquoi as-tu choisi ce métier?

En fait, je suis née dedans. Mon père, Keijing Song, est peintre. Je dormais dans son atelier. J’ai baigné dans cet environnement avec également la visite de ses amis qui sont également peintres.

Tes influences?

A l’école des Beaux-Arts du Hubei, on a beaucoup travaillé la peinture à l’huile. Il y a aussi les impressionnistes avec Manet et Monet pour la beauté de leurs couleurs.. Anselm Kiefer pour sa nuance des gris, noirs, blanc et ses effets de peinture. Pierre Soulages pour sa recherche et son esprit minimaliste. On retrouve son influence dans le montage Le quatrième mur:

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Le but était aussi de jouer avec les impressions des gens, de jouer avec l’espace.

Comment définirais-tu ton travail?

Je suis toujours en recherche car chaque époque a des notions intéressantes à offrir. Quoiqu’il en soit change à chaque fois. En ce moment, je mélange dessin et peinture mais je ne me bloque pas sur quelque chose à particulier. La vie, chaque jour ça change, ça te fait nouveau. Mais ça vient à chaque fois d’émotions personnelles. C’est le cas par exemple de Ruines. Une sérigraphie de six panneaux qui donnent un effet miroir. Je ne reconnais plus ma ville avec toutes ces démolitions. Même si les immeubles encore debout sont d’une architecture moderne, il y a quand même de la mémoire. 

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Il y a aussi le vide et l’ existant, ces deux facettes présentes dans mes travaux se concrétisent dans l’intuition que nous avons d’elles. C’est pour ça que j’aime la transparence. On ne voit presque pas mais cela existe tout de même. Tout comme pour mon œuvre Ni l’un ni l’autre.

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Le verre est transparent et le tissu qui recouvre les objets intrigue.

Pourquoi es-tu allée étudier en France?

Parce que c’est un grand pays artistique avec le Dadaïsme, l’Impressionnisme. Il y a une grande histoire en France. En Chine, il est difficile de trouver des documents sur les artistes étrangers. Le consulat et l’Alliance française étaient juste à côté. J’ai étudié cinq mois à l’Alliance française avant de partir en France. J’ai été prise dans quatre écoles des Beaux-Arts. C’est celle de Nancy que j’ai choisie pour son grand atelier de travail sur le bois et de gravure. En outre, c’ est une belle école et qui me semblait plus sélective.

Est-ce qu’il y a une grande différence entre les deux systèmes?

En Chine, c’est surtout technique avec beaucoup de dessin et de peinture sur modèle vivant. Le but est de former les personnes à de bonnes techniques.

En France, les professeurs parlent , guident, nous donnent des références à suivre. C’est une approche plus artistique. Le but est de rendre l’artiste autonome.

Tes projets?

Continuer avec le dessin, le noir et blanc, plein et vide, visible et invisible. Selon Laozi, “la meilleure forme d’intuition est de suivre celle-ci. En tant qu’objet existant, l’intuition est absolument vide. Mais dans cette représentation, elle existe vraiment […]”

site: xiaojunsong.net

blog: xiaojunsong.blogspot.fr

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son site

son blog

Corcovado et Christ Rédempteur

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  • Le Corcovado (« bossu » en portugais) est l’un des nombreux reliefs de la ville de Rio de Janeiro. Il s’élève à 710 mètres d’altitude. Il est célèbre pour accueillir en son sommet la statue du Christ Rédempteur, l’un des principaux symboles de la ville et du pays, et pour offrir une vue sur l’ensemble de la zone sud de la ville. Ce pic de granite se situe dans la forêt de Tijuca. Il offre une vue privilégiée sur la ville de Rio de Janeiro et la baie de Guanabara.
  • Une route, construite en 1824, mène à son sommet . Elle est la première du pays à être construite à des fins exclusivement touristiques et est désormais exploitée de façon exclusive par une entreprise de transport touristique. Il y a également la ligne de chemin de fer du Corcovado, la première du Brésil à être électrifiée. Un chemin de randonnée au départ du Parque Lage permet d’accéder à pied au sommet par la forêt. Au sommet, un escalier de 220 marches permet d’accéder au pied de la statue. En 2003, ont été installés des ascenseurs et des escalators.

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  • Inaugurée en 1931, la statue est l’un des endroits touristiques les plus fréquentés de Rio. Le pic offre une vue panoramique sur le Pain de Sucre, le lac Rodrigo de Freitas, les plages de Copacabana et Ipanema… La face sud du pic possède des voies pour pratiquer l’escalade.

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  •  O Cristo Redentor fut conçu par l’ingénieur brésilien Heitor da Silva Costa et réalisé par le sculpteur français Paul Landowski et le sculpteur roumain Gheorghe Leonida (pour la tête du Christ) et érigée en collaboration avec l’ingénieur français Albert Caquot. Il a été classé monument historique depuis 1973. Les dimensions de cette statue en béton et verre font d’elle l’une des plus grandes statues du Christ au monde. À sa base se trouve une chapelle dédiée à Nossa Senhora Aparecida où sont célébrés mariages et baptêmes.

Corcovado est un titre du musicien cofondateur de la bossa nova Antônio Carlos Jobim.

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Rio présenté par Vincent

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J’ai déjà eu l’occasion d’interviewer Vincent Limonne qui nous a présenté ses projets architecturaux. Il a fait un séjour à Rio. C’est l’occasion pour lui de nous présenter la ville:

Dans quel cadre es- tu allé au Brésil?

Mon expérience de vie à Rio de Janeiro remonte à l’année 2011, lors d’un emploi d’une durée de six mois que j’avais entrepris en Architecture, à l’agence PMU (Metropolis Projetos Urbanos). Les illustrations ont été dessinées durant ce voyage.

Comment est-ce que tu définirais la ville ?

Rio de Janeiro est pour moi l’exemple d’une cité entremêlée avec la nature. La Cidade maravilhosa s’installe entre les montagnes de granit, la forêt atlantique et l’océan.

La vue de la baie de Rio au sommet du Corcovado est un des panoramas les plus époustouflants que j’ai pu rencontrer. L’écrivain brésilien Monteiro Lobato aurait d’ailleurs écrit : « Dieu créé le monde en sept jours, sur lesquels il en a consacré deux à la baie de Rio ».

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Vue de la baie de Rio et du Pain de sucre

Quels sont tes coups de cœur ? :

J’ai pour ma part été fasciné par la musique Brésilienne. C’est elle qui a orienté une bonne partie de mon expérience à Rio.

Déjà séduit en France par la Bossa Nova, le poète diplomate Vinicius de Morais m’a guidé dans la Ville. Mon premier refuge a donc naturellement le bar Vinicius pour apprendre le portugais avec la population et les barmans!

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Ma table d’habitué, entre un portrait de Vinicius et de Baden Powell!

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                                                 Vinicius De Morais

 

A Rio, il est très facile de se laisser entraîner par la musique si l’on veut animer ses soirées. Les Brésiliens sont très accueillants : le son d’un Pandeiro à travers une fenêtre ouverte est une invitation à participer à la musique et à partager de bons moments.

           Une Roda de Samba dans un appartement de Santa Teresa

 

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Mon autre coup de cœur a été la participation au carnaval et au réveillon dans la Cidade Maravilhosa. Le feu d’artifice de Copacabana vaut vraiment le détour, surtout si l’on a le privilège de le regarder depuis une des façades donnant sur la baie.

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Le Réveillon à Copacabana

Ce que t’a apporté la ville au niveau architectural  ?

La ville m’a apporté une autre conception de la relation entre intérieur et extérieur en Architecture. Le climat tropical de la ville a été le terrain d’expression d’architectes et de paysagistes comme Oscar Niemeyer, Roberto Burle Marx, Alfonso Reidy ou Paulo Mendes da Rocha qui proposent tous des espaces ou l’intérieur et l’extérieur sont intimement liés, voir se confondent. Quel paradoxe et frustration lorsque l’on sait que finalement ces espaces publics sont désertés par les habitants, craignant les violences des habitants de la rue : le « pivete » ou le « Malandro »…

Des chocs culturels?

Le choc culturel le plus intense est celui des inégalités. Les quartiers riches et pauvres peuvent s’accoler mais de hauts murs, des barbelés et caméras de sécurité sont là pour montrer la difficile cohabitation. L’urbanisme doit tenter de tisser plus de lien. La culture de l’espace publique est peu présente au Brésil et les lieux de loisirs, de « liberté », sont souvent les shopping center, ultra sécurisées, à l’air conditionné permettant aux usagers de vivre dans un printemps continuel .

Raconte-nous ta découverte des Morros?

J’ai pour ma part eu l’opportunité de connaître plusieurs morros.

J’ai vécu mes premières semaines au morro Pereirão dans la Pousada Casa 48. J’ai travaillé par la suite pour l’association Eco-Museu Nega Vilma, au morro Dona Marta.

Ces morros du sud de Rio sont toutes accessibles et sont devenues touristiques. Elles offrent un panorama exceptionnel sur la ville.

Vue depuis le Morro Pereirão

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Tes conseils pour visiter la ville?

Se laisser guider par le front de mer. C’est depuis le rythme des baies que l’urbanisme de Rio prend tout son sens. Des bords de plages, les dessins au sol des « calçadas » suggèrent au piéton des trajectoires, des parcours. On y aperçoit les morros et leurs grandes attractions : le Christ Rédempteur du Corcovado, le téléphérique du pain de sucre.

Les baies laissent aussi plus au nord le soin d’emménager une épaisseur entre ville et océan : le parc de Flamengo et des perspectives et axes urbains importants comme l’Avenue Rio Branco avec à l’embouchure, la façade du Théâtre municipal.

l’art moderne brésilien

Interview de Vincent

Blog de vincent

Emilie Gormand d’ Epingle et compagnie

 

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Quel est ton parcours ?

Dans la couture, je n’ai pas de formation, j’ai appris avec ma grand-mère, sur le tas.

Explique-nous ton concept ?

J’allie l’uni et les imprimés.

Ton rapport aux couleurs ?

J’utilise beaucoup de rouge, c’est une couleur très communicante, et c’est ma couleur fétiche.

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Est-ce que ça marche ?

Malheureusement, ce n’est pas mon métier premier en raison de ma faible expérience et de mon manque de technique. C’est ma grand-mère qui m’a donné envie de coudre et qui m’a appris.

J’ai vu qu’il y a des ateliers ?

Je proposais des ateliers pour les enfants pour apprendre les rudiments , mais faute de local, c’est difficile de mettre en place ce genre d’événements

Il y a également la possibilité d’avoir des articles sur mesure ?

Oui tout à fait, selon l’envie et les besoins, les couleurs et le temps qui m’est accordé.

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Quels sont tes futurs projets ?

On vient de monter une association et on crée le marché de la création qui aura lieu en décembre.

Mise en lumière de créateurs :

A travers ce projet, cette association affirme son attachement pour une « création partagée » favorisant l’épanouissement de l’individu dans son art. Tout est un Art aimerait mettre à la portée de tous, la possibilité de connaître des créateurs par le biais de manifestations et ainsi contribuer à la découverte d’un répertoire de compétences.

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A la découverte de l’Art :

Au travers de l’association, les habitants, (le public) pourront découvrir par le biais de manifestations éphémères, l’Art par des créateurs de tous les horizons, tous les âges, toutes les cultures et de toutes les passions. Le but ici est le partage et la transmission de « savoir faire » pour peut- être dans un second temps atteindre un « faire ensemble » sur des projets qui s’épanouiront sur le long terme avec la rencontre du public. L’association commencera donc par la mise en place d’un marché de la création.

Quelques autres idées en suspens….

– journée découverte d’un savoir faire avec des démonstrations ex : (la marqueterie)

– exposition, mise en lumière sur des arts de rue ex : (le graphe)

– un défilé de mode

– journée curiosité sur des métiers artistique peu dévoilés ex : (le maquillage de cinéma)

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BLOG:

 epingleetcie.blogspot.com/

 

 

Hafid Aggoune et Anne F.

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Hafid Aggoune présente

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Paru aux éditions Plon

Résumé:

Anne Frank peut-elle réconcilier un homme désespéré avec son époque ?
Après un attentat commis par l’un de ses élèves, qui réveille les plus sombres heures de la vieille Europe, un professeur est au bord de l’effondrement.
Rongé par la culpabilité, décidé à en finir, il redécouvre un soir le Journal d’Anne Frank ; bouleversé par son actualité et sa vivacité, il se met à écrire à sa « petite soeur juive » disparue à quinze ans à Bergen-Belsen.
Entre ses lignes, la jeune fille vive et courageuse renaît, avec son désir d’écrire, sa volonté de devenir une femme indépendante et forte, et sa vision d’un monde meilleur.
A travers cette invocation qui renouvelle notre regard sur ce symbole universel d’espoir qu’incarne Anne Frank, ce roman poignant interroge notre présent, invite à la réflexion et ravive le courage de résister.

Quel est le rôle des parents selon vous ?

C’est une grande question, d’autant qu’avant d’être parent on est un enfant, puis un adolescent et enfin un adulte sans enfant. Devenir parent est propre à chaque individu, je pense. Il y a différentes manières de se préparer à cette responsabilité. Certains se retrouvent parents et doivent affronter ce bouleversement, et parfois le fuient. D’autres l’assument et ont pu s’y préparer, le désirer, ce qui a été mon cas récemment, puisqu’avec ma compagne nous avons choisi de prendre notre temps (13 ans !) et de nous consacrer à notre couple et nos projets artistiques avant de concevoir un enfant, un garçon qui a la chance d’être un vrai enfant de l’amour du coup… ce qui n’est pas donné à tout  le monde.
Je ne vais pas avoir la prétention de répondre en déclarant le rôle qui doit incomber aux parents, mais je dis simplement que mon rôle en tant que « récent » parent sera de chérir, protéger, éduquer mon fils pour qu’il devienne une belle personne, intelligente, bonne et heureuse quel que soit l’état du monde… C’est mon ambition en tant que père. Après, je n’oublie pas l’imprévisible, l’influence du monde, l’expérience personnelle, le destin.
Faire de son mieux pour le bien de l’enfant et du monde qui l’entoure, comme mon père et ma mère, tous deux ouvriers, l’ont fait pour moi et mon frère ; il faut avouer qu’ils s’en sont bien sortis.

Et quel est celui des professeurs ?

Il est vrai que, comme le narrateur de mon roman et auteur de cette lettre imaginaire à Anne Frank, je donne des cours de français (du soutien scolaire chez des particuliers, et non à l’éducation nationale). Mais selon mon point de vue c’est le mot transmission qui doit primer, surtout à une époque qui connaît de multiples fractures culturelles, identitaires, avec cet abandon progressif et dangereux des savoirs anciens et humanistes qui fondent les sciences humaines.
Je pense que tout professeur digne de ce beau métier se doit de défendre la connaissance, mais aussi la curiosité, l’esprit critique, la soif d’apprendre et de développer son esprit. Or, les conditions de travail de certains établissements et de vie de certains élèves font qu’il est difficile d’arriver à cet idéal, et c’est là tout le dilemme qui ronge mon personnage principal.
Par le passé, la figure de l’enseignant imposait le respect et j’ai le souvenir du nom de la plupart de mes professeurs du primaire au supérieur. Aujourd’hui le statut peine à s’imposer, il change, se fragilise, se trouve bousculé. Il revient aux parents et aux politiques de remédier à cela. Il faut éduquer les parents parfois, leur faire comprendre l’importance de l’enseignement, des règles de vie commune. Il faut que le plaisir d’apprendre et celui d’enseigner se rejoigne. C’est l’avenir d’une société qui est en jeu lorsqu’on évoque ce métier, ce n’est pas rien, c’est même crucial et priritaire.

Est-ce que l’on n’en demande pas trop aux professeurs ?

Je pense que tout le monde est concerné pour redresser la barre du grand navire de l’éducation. On ne peut pas instituer des règles verticalement et se détacher de la réalité du terrain. Notre pays va dans le mur quand les ministères ne sont dirigés que par des personnes qui ne connaissent rien à la multiplicité des réalités sociales, économiques, psychologiques des personnes qui vivent réellement une année scolaire.
Tout professeur rêverait d’enseigner sa matière avec la notion de plaisir, sans avoir à faire le flic ou le parent. Tout professeur rêverait de finir son programme, de le rendre intéressant, concret, de susciter l’envie générale, mais comment l’aider à créer cet idéal ? Sûrement pas en prenant des décisions inapplicables ou en demandant plus sans y mettre les moyens humains, temporels et matériels.
Un professeur est plus important qu’un animateur télé ou un banquier… un jour il faudra le comprendre et le mettre en pratique. Tous les métiers tournés vers les autres sont les ponts qui font qu’un pays tient debout et peut se prendre à rêver un peu. Il faut en finir avec le cynisme et le profit sans état d’âme.

Le thème de l’enfance est très présent dans votre livre, comment est-ce que vous pourriez qualifier cette période de la vie ?

Mes romans parlent pour moi et répondent très bien à cette question tant l’enfance, la mienne, est présente à travers la fiction qui englobe mes personnages. J’ai vécu l’expérience d’un double déracinement précoce. Edmonde Charles-Roux (que je ne remercierai jamais assez, paix à sa belle âme) écrivait à propos de mon premier roman , Les Avenirs, que j’avais vécu un exil inversé. Double déracinement car je suis né en France, à Saint-Étienne, donc ma langue maternelle, natale, est le français, mais à l’âge de deux ans mon père a décidé de m’envoyer en Kabylie pour que sa propre mère me connaisse, le temps que je sois en âge d’être scolarisé. Je suis resté là-bas deux ans au lieu de deux mois. J’ai donc perdu ma langue et ma mère. Vous imaginez les dégâts affectifs, structurels, émotionnels que cela aurait pu engendrer. C’est pour cela que je suis tombé amoureux de la langue française, des livres, des écrivains et que j’ai tout de suite où était ma place dans le monde : entre les lignes, dans les yeux des gens, dans les pages, sur le corps des mots. Je dis souvent que lire m’a sauvé la vie et qu’écrire m’apprend à vivre et ce n’est pas une simple formule, c’est la clé de mon existence, la phrase de mon temple.

Qu’est-ce qu’apporte la relecture d’une œuvre une fois adulte ?

Tout l’intérêt d’avoir écrit sur Anne Frank résidait dans cette relecture d’un texte fondateur pour de nombreux adolescents. Malheureusement, une fois adulte, la plupart oublient les mots si lourds, si importants de cette jeune fille. Il faut relire Anne Frank, surtout à notre époque, surtout dans les banlieues, surtout à cause de la perte de la notion d’universalité, d’humanisme. Le Journal d’Anne Frank ne concerne pas seulement le peuple juif dont je fais partie par le biais de ma grand-mère maternelle, mais tout le monde, de toute origine, de toute confession.

Vous parlez du nazisme d’alors et du fanatisme d’aujourd’hui. Que pensez-vous de l’évolution de notre société?
Permettez-moi de citer un auteur important à mes yeux et qui nous a quitté récemment, Imre Kertesz :
« Ni Auschwitz ni le nazisme ne sont des accidents de l’Histoire. Cela peut recommencer. »
Il n’y a rien à ajouter à cette vérité implacable.
Agnostique, je n’ai rien contre les religions, mais l’extrémisme islamiste mérite d’être éradiquer et il ne faut pas avoir honte de se proclamer islamistophobes comme on a pu être anti-nazi ou résistant.
Pour le bien de toutes les communautés, les musulmans doivent faire ce que les chrétiens ont fait pour que les nuits de la Saint-Barthélémy ne se reproduisent jamais : se moderniser, créer leur unité. Avoir peur des amalgames ne suffit pas, car il est évident qu’il n’y a pas de bons musulmans et de mauvais musulmans, comme il n’y a pas de bons juifs et de mauvais juifs, chrétiens, boudhistes, animistes, etc. Il y a de bonnes personnes et des terroristes, des êtres qui respectent la vie et d’autres qui la méprisent, l’assassine au nom d’un nihilisme destructeur. C’est cela qu’il faut combattre, ce cynisme-là qui bafoue la vie, la liberté, la jouissance de l’existence, la différence, les orientations sexuelles, l’amour des uns et des autres.
Mes parents ont élevé leur deux enfants sans religion à la maison. Culturellement ils venaient de pays où la majorité des populations sont musulmanes, à savoir l’Algérie pour mon père et le Maroc pour ma mère, mais pour des raisons qui leur sont personnelles ils ne sont pratiquant d’aucune religion. Mais je ne pense pas que les religions sont le mal incarné, au contraire, la spiritualité est fondamentale dans une existence et chercher un sens à la vie est naturel, mais cela ne doit se mêler de politique ou de diriger la vie des autres.

Quel est votre rapport à l’écriture et au corps ?

Je crois l’avoir déjà dit… c’est intimement lié chez moi.
J’ai très tôt construit ma personnalité dans le refuge de la lecture puis, à la puberté, dans celui de mes propres mots, de mes idées, fictions, poèmes, journal intime. C’est pour cela que le désir a été naturel d’écrire sur Anne Frank, de redonner de l’importance au dialogue avec soi, donc avec l’Autre et enfin les autres.
Mon corps est heureux quand il fait l’amour à la femme qu’il aime comme quand il écrit, fait du skateboard, nage dans l’océan, embrasse mon enfant. Il est important de rendre son corps heureux, vital même. C’est revigorant, jouissif. Écrire, quand on donne à l’idée qui pousse le livre, plus qu’on ne se donne à soi, est réellement une jouissance au sens platonicien, dionysiaque dans le sens de la puissance comme l’entend Nietzsche (que j’aime relire et qui trône sur mon bureau, comme le livre des questions de Jabès ou Écrire de Duras et une biographie sur Henry Miller).
Les livres que j’aime lire ou relire et ceux que j’écris sont partie intégrante de ma nourriture, de mes sécrétions comme la sueur, les larmes, les râles et manifestations physiques de plaisir, le souffle…
Perdre ma langue natale, le français, et ma mère pendant deux ans, m’a obligé à me réinventer et à ne pas me suffire du réel. C’était cela ou périr lentement.

Votre livre traite de la solitude. Quel est votre rapport à celle-ci ?

J’aime la solitude. Mais paradoxalement je suis rapidement à l’aise avec tout le monde, quels que soient les milieux sociaux. Je ne sais pas si je suis un faux philanthrope ou un vrai misanthrope.
On ne peut pas aimer lire et écrire, ou peindre, sculpter, si on n’a pas apprivoisé ses propres démons et, du coup, un vrai plaisir à être confronter au pire ennemi qui soit : ce « je » qui nous regarde autant qu’on le regarde dans le miroir.
Savoir être seul est primordiale pour être fort dans ce monde.

Vous écrivez qu’Anne Frank cherchait la vérité en écrivant. Et vous ?

Je n’ai pas la prétention de la détenir, mais je cherche la vérité de mes personnages ? D’ailleurs je n’écris jamais un roman si je ne sens pas une véracité, quelque chose de tangible, qui tient debout comme un squelette animé par des nerfs. Chercher est le plus beau des métiers car vous ne vous en lassez jamais. Écrire c’est chercher ce qui ne se voit pas, tapi sous l’épaisse moquette blanche de la page, enfoui dans les méandres comme des poussières, ces lambeaux de peaux mortes, des parties de nous, un monde qui grouille et qui ne demande qu’à naître sous des yeux inconnus.

Quels sont vos prochains projets ?

Vous envoyer, enfin, cette interview et continuer à chercher ce prochain roman qui a déjà commencé et que mes éditeurs attendent…

 http://www.hafidaggoune.com

Francis Towne et l’Italie

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Francis Towne (1739-1816)

  • Il a été baptisé en 1739 à Isleworth (Middlesex) et travailla à Londres comme professeur de peinture. Cependant, dans les années 1760, il déménagea à Exeter dans le sud ouest où il travailla comme peintre de paysages locaux et maître en dessin. Cela lui permit de voir la vanité, la cupidité et la duplicité de la ville moderne par rapport à la vie plus contemplative, simple et vertueuse d’Exeter.
  • Il a étudié en Italie de 1780 à 1781. Il ramena 200 travaux d’Italie dont 54 de Rome. Elles lui permirent d’être reconnues en étant à la base d’une grande rétrospective qui lui a été dédié en 1805.

AN00214017_001_lView on the Hollow road near the Arco Oscuro, 1780

  • Nombreuses esquisses ont été dessinées lors de ses promenades à la campagne dans le nord de la ville. La ville moderne n’y est pas représentée et il sélectionnait avec soin les ruines antiques. Tout est intentionnel, clair et choisi. Un peintre avait dit de lui qu’il avait « la gravité et la formalité d’un philosophe profond ».
  • Il travailla pour un travail à grande échelle avec les imprimeurs Giovanni Volpato et Louis Ducros. Il passa à du papier trois fois plus grand à la recherche d’un résultat toujours plus lumineux et n’hésitait pas s’il le fallait à utiliser les doigts. Le but: enregistrer les effets de la lumière du soleil à différents moments de la journée. Il aborda le thème de l’ancien empire romain de façon directe et avec ampleur en s’appuyant sur le travail de Giovanni Battista Piranesi.
  • La chute de l’empire de Rome représentait un avertissement à propos des risques encourus par la liberté et la prospérité en cas d’abandon de la civilisation pour la luxure et la corruption. Ce message avait beaucoup de résonance durant les années 1760-1770 à l’époque du réformateur John Wilkes et de la révolte des colons américains. Exeter était un lieu de refuge pour les libertés avec notamment des discours, des pétitions, de la poésie et l’étude de Rousseau.

images (106)View Under an arch of the Colosseum

Derrière ce tableau, Towne a écrit:

through a Divine impulse with a greatness of mind, and by force of arms he [the Roman emperor Constantine] delivered the Commonwealth at once from the Tyrant and all his Faction.

Le but étant la sauvegarde de la Magna Carta et du Bill of Rights.

Dans A Ruin on the Road to the Ponte Nomentana

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le message est la fugacité. Il a introduit un humble berger et son troupeau, ce qui sert de contraste entre la splendeur d’antan ( autodiscipline, vigueur et industrie) et l’état en décomposition de maintenant.

  • Il rendit compte de son voyage de façon précise à travers des lettres, des journaux et des dessins en indiquant les jours et les heures. Cela renforça son statut auprès de la Exeter society.
  • A son retour, il vendit des copies à des marchands et des propriétaires terriens. Dans les années 1790, l’aquarelle subit une grande transformation grâce à une nouvelle génération qui utilise des couleurs vives et des effets de peinture. Ses commissions diminuèrent. Il échoua, malgré ses nombreuse tentatives, à être reconnu par la Royal Academy alors que son élève John White Abbott était célébré par les critiques. Il retravailla ses vues au niveau des couleurs et des compositions et leur donna de nouveaux noms. Ce fut le cas par exemple de:

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The Baths of Caracalla

Le but est d’adapter son travail à la demande à l’époque de Turner et de Girtin.

Ses œuvres furent léguées par l’intermédiaire de James White en 1818 selon les volontés de Towne. Pendant un siècle elles restèrent sur les étagères de la pièce dédiée aux impressions. L’ère victorienne estimait peu les aquarelles. Trop timides et sans couleurs selon elle par rapport aux effets de la peinture à huile. Au début du XXe s, un groupe de chercheurs commença à réévaluer l’héritage du XVIIIe s et le travail élégant de Towne fait consensus. Comme le disaitle collectionneur Paul Oppé:

To those who are bound to an old fashioned conception of an English water colour school which is divided into a grey period before Girtin and Turner and a blaze of colours afterwards, Towne’s Roman drawings are a disconcerting anomaly, far better left in the obscurity of th British Museum portfolio.

Dans les années 1920-1930, le goût était aux plans plats, aux angles droits, aux carrés. Exactement comme Arricia

Arricia

Francis Towne fut alors considéré comme un pionnier. Une bonne collection de ses dessins fut disponible à la vente et dans les années 1950, son travail est largement représenté dans des musées et des collections privées en Grande-Bretagne et aux USA.

 

 

 

 

 

 

 

Histoire du Japon

Le Japon: De la préhistoire à maintenant

Le Japon a développé avec succès une société florissante, moderne et high-tech tout en célébrant les éléments de sa culture traditionnelle.

  • De 13 500 avant Jésus-Christ à 1 200 après Jésus Christ

Les îles japonaises sont habitées depuis plus de 30 000ans. De chasseurs vivant dans des huttes, ils sont passés à des fermiers cultivant du riz et fabriquant des objets en métal. Puis ils ont commencé à construire des installations permanentes  et des tombes élaborées. Vers 500 après J.C. , le bouddhisme et les nouvelles idées de gouvernement furent introduits d’Asie.

sans-titre (246)Sculpture tombale d’un chef vers 500 après J.C.

sans-titre (242)Dans les années 600 après J.C.

  • Japon médiéval: traditions religieuses (de 1 200 à 1 600)

Les premiers textes bouddhiques et  les statues ont été apportés de la Corée dans les années 500. Le bouddhisme reste une part vitale de la vie japonaise aujourd’hui. Il y a également l’adoration des Kamis.

(Le terme kami désigne en japonais les divinités ou esprits vénérés dans la religion shintoïste. Les kamis sont la plupart du temps des éléments de la nature, des animaux ou des forces créatrices de l’univers, mais peuvent aussi être des esprits de personnes décédées.)

sans-titre (240)divinité (bouddhisme) Fudõ (Myõ-Õ, 1 100s)

sans-titre (241)(armure et casque de samouraï; 1 500- 1 800)

(Le samouraï est un membre de la classe guerrière qui a dirigé le Japon féodal durant près de 700 ans.)

  • Période Edo: samouraï, cour et villageois

En 1603 les dirigeants samouraï établirent un nouveau gouvernement militaire dans la cité d’Edo (Tokyo maintenant). L’empereur et sa cour restèrent dans l’ancienne ville de Kyoto.

sans-titre (247)Masque de jeune femme pour le théâtre Nõ (1700-1800)

Masque_de_No_Guimet_271173Nõ, masque de femme émaciée, période Edo.

(Le nô allie des chroniques en vers à des pantomimes dansés avec un jeu dépouillé et codifié. Ces acteurs sont accompagnés par un petit orchestre et un chœur. Constitué fin XIIIe s, le nô unit deux traditions : les pantomimes dansées et les chroniques versifiées récitées par des bonzes errants. Le drame, dont le protagoniste est couvert d’un masque, était joué les jours de fête dans les sanctuaires. Au lieu de narrer une intrigue compliquée, il développe une simple émotion ou une atmosphère. Le nõ a été inscrit en 2008 au patrimoine de l’UNESCO.)

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sans-titre (243)Portrait d’un villageois (1600-1700)

sans-titre (245)Horloge d’un samouraï avec un socle en laque.

Il fallait quelqu’un pour la mettre régulièrement à l’heure.

  • Quatre voix vers l’extérieur

En 1639, le gouvernement interdit de voyager outre-mer. Il contrôlait les contacts étrangers par l’intermédiaire de quatre portes: Tsushima, Satsuma, Nagasaki et Matsumae. En dépit des restrictions, ces voix permirent de commercer et d’avoir des relations avec l’extérieur.

sans-titre (244) Kakiemon, des éléphants pour l’export (1660-1690)

(Les porcelaines Kakiémon étaient produites dans les ateliers d’Arita durant le milieu du XVIIe siècle. La superbe qualité de ses décorations en émaux était très recherchée en Occident, et fut largement imitée par les producteurs de porcelaine occidentaux. En 1971, cette technique artisanale entra dans la liste du Patrimoine culturel du Japon.)

  • Le Japon moderne: de 1853 à maintenant

En 1868, le gouvernement samouraï a été remplacé par un gouvernement plus moderne au nom de l’empereur Meiji. La cour a été déplacée à Edo qui a été renommé Tokyo. Les estampes, les livres montrent un grand changement politique, culturel et social.

sans-titre (248)Plat en  porcelaine, Dawn, 1992 par Tokuda Yasokichi III